Cleavage de Jennifer Finney Boylan
Quelle est la différence entre les hommes et les femmes ? Jennifer Finney Boylan examine les points communs et les différences entre les genres, et réfléchit à ses propres expériences, difficiles comme joyeuses, en tant que femme transgenre aux États-Unis.
She's Not There, son premier mémoire, a été le premier best-seller écrit par une Américaine transgenre. Depuis sa publication il y a vingt ans, elle est devenue la personne de référence pour ce qui est de l'impact du genre sur nos vies. Mais Cleavage est plus qu'une plongée dans l'identité de genre ; c'est aussi un regard sur la différence entre le coming out trans en 2000 — lorsque de nombreuses personnes ont réagi avec amour à la transition de Boylan — et l'époque actuelle de réactions négatives et de craintes.
Comment le genre affecte-t-il notre sentiment d'identité ? Notre image corporelle ? Le passage du temps ? Les amis que nous perdons et gardons ? Boylan s'interroge sur sa féminité, réfléchit aux garçons et aux hommes qui l'ont façonnée et se reconsidère en tant qu'écrivaine, militante, parent et épouse. Avec une honnêteté déchirante, elle illustre le sentiment de liminalité qui l'a suivie jusqu'à l'âge adulte, tout en démontrant le pouvoir rédempteur de l'amour à travers tout cela.
Avec l'humour et le caractère poignant qui caractérisent Boylan, Cleavage est un regard vif, spirituel et captivant sur les triomphes et les pertes d'une vie vécue dans les deux sexes. Cleavage donne l'espoir d'un avenir dans lequel nous aurons tous la possibilité de vivre en tant qu'hommes, en tant que femmes, et dans tout l'espace entre les deux.

Je n'ai jamais été très attirée par les autobiographies. Quand il m'arrive d'en commencer une, il est rare que je la finisse. L'exercice m'ennuie, et je ne sais pas si je suis plus gênée par le ton faussement humble ou par les chevilles trop enflées. Je ne suis pas sûre que le cercle des gens assez intéressant·es pour mériter une (auto)biographie, assez bon·nes auteurices pour l'écrire elleux-mêmes et assez bon·nes analystes pour la rendre honnête et perspicace soit très étendu. Je vois deux exceptions à la règle : Rosa Parks et Adolfo Kaminsky.
J'ai commencé ce livre, parce qu'on me l'avait vendu comme un essai sur le(s) genre(s), et l'évolution des questions de transidentité dans les 25 dernières années. Vu le titre, j'attendais aussi une réflexion sur la féminité, la séduction, ou bien une partie sur la (pop)culture et les représentations genrées à l'écran.
À la place, j'ai eu une personne qui raconte sa vie en partant un peu dans tous les sens et sans rien dire de très intéressant. Sauf si on trouve intéressant de name-dropper les personnes semi-connues qu'on a côtoyé de loin pour tenter de se donner de l'importance. Et une de ces personnes étant Caitlyn Jenner, c'est d'autant moins efficace…
J'ai été particulièrement gonflée par le chapitre consacré à son poids. C'est une chose de se trouver absolument énorme quand on passe d'un 38 à un 40, c'en est une autre de l'écrire, sans aucun recul, et avec moult formules grossophobes.
Bref, je ne vois rien à sauver dans ce livre, et je suis surtout déçue que le livre vendu par le titre et l'illustration de couverture n'existe pas.