Thank you for calling the lesbian line d'Elizabeth Lovatt
En cherchant des archives sur les lesbiennes, l'autrice découvre les « Lesbian lines » des années 70/80/90. Elle parle à la fois des appelantes, des bénévoles, du travail d'archives et de la responsabilité que ça implique (garder des traces, visibiliser, mais ne pas donner en pâture l'intimité à de la curiosité malsaine), du fait que les archives sont une matière vivante ; et elle met tout ça en parallèle avec sa propre histoire en tant que lesbienne qui se découvre « sur le tard ».

Les appelantes et les bénévoles échangent sur les premiers crushs et les ruptures, le sexe, la solitude, le deuil et la difficulté de ne pas être reconnue comme partenaire de la défunte, mais aussi de sujets beaucoup plus légers comme la recherche d'un bar gay où sortir.
C'est un très chouette bouquin qui contribue au travail de mémoire, en célébrant le quotidien des lesbiennes, parce que nos identités ne passent pas que par les grands évènements ou les figures historiques, il est aussi important de se rappeler de la réalité des vies LGBT en différents lieux et à différentes époques.
Au final, l'autrice s'attarde assez peu sur les appels en eux-même, elle s'en sert surtout pour réfléchir sur ce qu'est être une femme, ce qu'est être une lesbienne, sur toutes les différentes identités que ce mot peut recouvrir, sur tous les mots qui peuvent être utilisés pour cette identité, sur toutes les intersections possibles avec d'autres identités… et c'est passionnant.
Ça m'a ouvert plein de sujets de réflexion, je vous le recommande si comme moi vous n'êtes pas particulièrement callé·es sur le sujet, c'est une très bonne base.