Coming out végé ? Et puis quoi encore ?
Dans la série « les vg & le vocabulaire », après la question de la nourriture de contrefaçon, je vais parler du moment où on annonce à notre entourage que oui, on les aime, mais non on ne partagera pas une côtelette avec elleux.
J’ai vu des vg employer l’expression coming out dans ce contexte, et je dois avouer que ça me dérange fortement.
Oui, il n’est pas forcément facile d’annoncer à ses proches viandard·es (ou éleveureuses, ou boucher·es…) qu’on a décidé de manger des graines. Oui, on s’expose à des remarques, des critiques plus ou moins fondées, des blagues très drôles et originales (non), etc.
Mais non, on ne risque pas d’être insulté·es, frappé·es, de subir des discriminations à l’emploi, dans l’accès au logement… Et j’en passe malheureusement.
Une personne qui annonce à son entourage qu’elle n’est pas cisgenre et/ou hétéro prend le risque d’être complètement rejetée, de subir des violences verbales et/ou physiques, voire d’être tuée. Et puis ça touche à quelque chose de très personnel, d’intime.
À côté de ça, annoncer qu’on est devenu vegan·e, c’est rien. Oui, ça s’accompagne souvent d’une remise en question de beaucoup de nos valeurs, ça implique de nombreux changements dans notre quotidien et ça a une très grande importance pour nous.
Mais nous ne risquons pas grand chose ! Au pire, nous serons rejeté·es pour ce que nous choisissons de manger et de porter, pas pour ce que nous sommes. La différence est énorme. Et je crois sincèrement que ça n’ira jamais plus loin que quelques blagues et de ne pas être invité·e au premier BBQ de l’été parce que l’hôte·sse ne saurait pas quoi nous filer à manger.
Alors ayons un peu de décence et laissons l’expression coming out et tout ce qu’elle implique aux vrai·es concerné·es au lieu de la vider de son sens en l’utilisant à tort et à travers.