Trouvez vos "rat people"
Traduit avec l’autorisation de Paul Jarvis.
L’article original est consultable ici.
Je ne suis toujours pas traductrice professionnelle, donc n’hésitez pas à me le signaler si j’ai fait une faute, une erreur de traduction ou autre.
Faute de trouver une expression appropriée en français, j'ai choisi de ne pas traduire "rat people". Si vous voyez une manière plus élégante, plus précise et plus concise de le traduire que "les gens qui aiment les rats", je suis intéressée :)
Quand la plupart des gens pensent aux rats, ils frémissent de dégoût. Les rats sont souvent associés avec la saleté, la maladie, les décorations d'Halloween, les parasites voire les cobayes de laboratoires.
« Beurk ! » est sûrement la réaction la plus commune pour la majorité des gens, on va dire 99 %, parce que le pourcentage réel importe peu ici.
Le pourcent restant représente les gens qui aiment les rats et qui les ont même comme animaux de compagnie. Ce sont eux qui partagent des photos câlines de leurs rats sur Instagram ou échangent des conseils nutritionnels et médicaux sur des forums consacrés aux rats (il y a plus d'une douzaine de forums actifs sur les rats de compagnie, dont aucun des 99 % n'a jamais entendu parler). Ce sont eux qui traitent les rats avec soin et compassion.
Comme la plupart d'entre vous le savent, j'ai des rats que je traite comme des membres de ma famille. Ma femme et moi ferions n'importe quoi pour eux.
Ohna' (qui veut dire « peau » en Mohawk) est une petite rate ridé, sans poils, avec un comportement déluré. Ça l'intéresse plus de s'asseoir aussi près de vous que possible sans vous toucher que d'être caressée.
La sœur d'Ohna', Axe:ri (qui veut dire « cœur » en Mohawk, parce qu'elle a une tâche en forme de cœur dans la fourrure de son dos) a la personnalité opposée. C'est un garçon manqué brusque qui aime une bonne séance de câlins et qui couine même de contentement. Elles passent le plus gros de leur journée assises sur mes genoux pendant que je travaille sur mon ordi (Awe:ri est actuellement assise sur moi, et Ohna' escalade ma jambe pour la rejoindre).
Je les ai utilisées pour mon image de marque. Je leur ai dédié des livres, et je fais partie de ces « rat people » qui postent sur Instagram des photos d'elles faisant des choses mignonnes ou rigolotes. Ohna' a même une illustration d'elle qui ressemble à Jabba le Hutt dans mon dernier livre (personne ne résiste à ses bourrelets de peaux).
Je me fais attaquer pour mes rats de compagnie. Certaines personnes les trouvent sales et me traitent de dégoûtant parce que je les ai. Nous avons des amis qui ne veulent pas se trouver dans la même pièce qu'elles. Et on m'a souvent dit qu'utiliser mes rats pour mon image professionnelle était une mauvaise idée.
Il y a même certains vétérinaires qui refusent de traiter les rats. Il y a quelques mois, nous avons amené Ohna' aux urgences vétérinaires parce qu'elle n'arrivait plus à respirer, et le véto nous a dit qu'il ne pouvait rien faire (après nous avoir donné une facture de $ 200).
Quelques vétérinaires font parti des 99 %, soit parce qu'ils se spécialisent, soit parce qu'ils ne s'intéressent juste pas aux animaux « exotiques ». Mais, une fois que nous avons trouvé une clinique vétérinaire qui traite les rats, nous avons eu les bons médicaments et avons trouvé un plan de traitement. Tous les vétos et le personnel de réception la flattaient comme si elle était une célébrité.
J'ai réalisé assez rapidement que je n'avais pas de raison d'écouter ces personnes qui détestent les rats. Ils peuvent arrêter de me suivre sur les réseaux sociaux ou choisir de ne pas m'engager pour des missions de design.
Ils ne me feront pas changer d'avis sur les rats et je ne changerait pas le leur en me disputant avec eux (j'ai changé l'avis de quelques personnes sur les rats, tout simplement en leur montrant à quel point les rats sont géniaux).
Si vous n'avez pas la même opinion que moi sur les rats, c'est cool. Nous sommes tous passionnés et intéressé par différentes choses.
Mais tous ces gens qui me critiquent ou me balancent des insultes à cause du type d'animal avec qui je passe mon temps, ce sont des gens dont je me fous royalement.
Une des raisons pour lesquelles j'aime autant les rats, c'est que la plupart des gens les détestent. Ils sont les opprimés, les « petits gars ». Beaucoup trop de gens rejettent les rats sans savoir à quel points ils sont intelligents, affectueux et loyaux.
Ça a créé un club à moitié secret de « rat people ». Nous nous soutenons et nous entraidons. Il y a même des poignées de mains secrètes, mais je ne peux évidemment pas vous les dire si vous n'êtes pas déjà un membre.
Pour ramener ça à vous, le lecteur, et à votre travail créatif :
Vous devez trouver vos « rat people ».
Pas littéralement vos « rat people », à moins que les rats ne soient vraiment votre truc. Je parle des gens qui comprennent ce que vous faite, qui l'apprécient et vous aiment pour ça. Les autres ? Vous pouvez les ignorer.
Ceux qui pensent que votre travail est inutile ou, pire, dégoûtant ne comptent pas vraiment. Leurs critiques devraient rester lettre morte parce qu'ils ne vont jamais vous soutenir, vous payer ou rejoindre votre club secret. Quand vous arrêtez d'essayer de plaire à tout le monde, votre travail devient beaucoup plus précis et précieux pour les gens qui comptent.
La liste de ma newsletter est pleine de mes « rat people ». Mes clients de web design sont mes « rat people ». Les gens avec qui je suis connecté sur les réseaux sociaux et avec qui je deviens ami, même quand nous sommes à des milliers de kilomètres, sont mes « rat people ».
Pour que votre créativité vous soutienne, vous devez trouver vos 1 %. Vos « rat people ».
Ce sont les gens à qui vous devez prêter attention. Ce sont les gens que vous devriez écouter et servir avec votre travail.