Lecture Flash #4 : My Absolute Darling de Gabriel Tallent

Dans le train du retour de vacances, j’ai commencé My absolute darling de Gabriel Tallent, dont j’avais lu énormément de bien un peu partout, et je ne finirai pas ce livre. Déjà parce que je le trouve atrocement mal écrit (ou mal traduit ? Mais je viens de lire quelques critiques en anglais qui me confirment mon impression). Caler 5 adjectifs sur chaque objet qu’on cite, c’est plus possible après la 6e. Je trouve aussi que les dialogues sonnent faux, et ça n’a pas l’air d’aller en s’arrangeant.

Mais la forme n'est pas ce qui m'a vraiment dérangée durant ma lecture : la scène de viol incestueux présente au début du livre est atroce. Toutes les descriptions des abus que le père de Turtle lui fait subir m’ont parues… gratuites ? Une scène de viol, d'autant plus incestueux, n'est pas censée être agréable à lire, mais là rien n'allait.

En 18 mois, j’ai lu beaucoup de livres sur le sujet des violences sexuelles, dans des genres assez différents, depuis la fiction de Louise Mey (La Deuxième Femme, Embruns, Les Ravagé(e)s et Les Hordes invisibles) ou de Lola Lafon (Chavirer) à Not that bad le recueil d’essais sur la culture du viol coordonné par Roxane Gay, en passant par De mon plein gré de Mathilde Forget et Les Orageuses de Marcia Burnier.

Tous ces livres étaient difficiles à lire, certains plus que d’autres. Mais jamais ils n’ont été durs à cause de descriptions gratuites et inappropriées.

Not that bad est horrible car la culture du viol est horrible et qu’on nous apprend depuis très jeunes qu’il faudra faire avec, que c’est pas si grave, et que c’est probablement un peu notre faute.

Chavirer est frappant de pudeur et de délicatesse.

Les orageuses m’a fait pleurer à m’en étouffer par la résonance que certaines phrases ont eu.

De mon plein gré m’a touchée par sa justesse.

Mais jamais aucune de ces autrices ne m’a répugnée comme Gabriel Tallent l’a fait.

S’il me fallait une raison de plus pour lire des femmes, la voilà. Je ne sais pas si je ne lirai qu’elles, mais sur ces sujets là c’est définitif. Je ne veux plus lire de scène de viol écrite par un homme.